Sondage Imop-Harris : la confiance des Français dans la pierre reste forte
Imop.fr et l'institut Harris Interactive interrogent régulièrement des milliers de français pour comprendre leurs attentes en matière d'immobilier. Nous publions les résultats de cette nouvelle étude réalisée en septembre 2022 auprès d'un échantillon de 1 009 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
26 octobre 2022
En 2021, À la demande de l’agence immobilière en ligne IMOP, Harris Interactive a lancé un baromètre auprès des Français, au sujet de leur perception du marché immobilier, leurs éventuels projets et l’impact de la crise sanitaire sur leurs besoins. Les trois premières vagues d’enquêtes réalisées en 2021 ont pris le pouls des Français dans une période qui a vu s’enchaîner phases de restrictions sanitaires et phases d’assouplissement, montrant la confiance élevée des Français quant à la solidité du marché immobilier. Alors que le spectre de l’épidémie de Covid-19 reculait, Harris Interactive a de nouveau interrogé les Français début 2022 pour une quatrième vague d’enquête, tout juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Depuis cette dernière enquête, l’actualité a été riche en bouleversements et événements marquants : outre le choc de la guerre russo-ukrainienne en lui-même, des pénuries, un été caniculaire, une forte inflation des prix de l’énergie et des matières premières amenant son lot d’inquiétudes quant à l’hiver prochain… Plus spécifiquement dans le domaine de l’immobilier, on a également assisté à une hausse des taux d’intérêt, après plusieurs années marquées par leur faible niveau. Dans ce contexte, Harris Interactive a réinterrogé les Français en cette rentrée 2022 avec l’idée de mesurer l’impact de ces divers bouleversements quant au rapport des Français au marché immobilier.
Que retenir de cette enquête ?
Une perception toujours haussière du marché immobilier
En cette rentrée 2022, les Français ont très nettement le sentiment que les prix de l’immobilier ont augmenté au cours des derniers mois en France. En effet, 87% d’entre eux sont de cet avis, contre 5% seulement qui pensent au contraire que les prix ont baissé. Aussi, pour les prochains mois, les Français anticipent que les prix continueront d’augmenter (77%, contre 8% qui pensent qu’ils baisseront). Qu’ils regardent en arrière ou devant eux, les Français voient donc le marché immobilier dans une tendance haussière. Cette perception d’une augmentation des prix s’ancre toujours plus fermement dans l’opinion à chaque vague d’enquête depuis le début du baromètre (+9 points en 1 an, et +32 points en 18 mois).
À l’échelle plus locale de leur propre agglomération, ce constat d’une augmentation des prix est aussi largement majoritaire parmi les Français, même s’il est moins unanime qu’à l’échelle nationale (79% vs. 87%). Celui-ci s’avère particulièrement fort chez les habitants des agglomérations de taille moyenne (85%), par rapport à ceux des zones rurales (74%) ou à ceux de l’agglomération 3 parisienne (76%). Par comparaison, lors de la première mesure du baromètre en février 2021, seuls 44% des habitants des agglomérations moyennes percevaient une augmentation des prix de l’immobilier dans leur agglomération (+41 points en 18 mois). Chez les habitants de l’agglomération parisienne, cette hausse existe aussi mais de manière un peu moins intense (+19 points, de 57% en février 2021 à 76% aujourd’hui).
Dans les mois qui ont suivi la crise sanitaire, les habitants de l’agglomération parisienne n’avaient qu’une confiance relative dans la solidité du marché immobilier de l’agglomération : ainsi jusqu’en mai 2021, seule une moitié d’habitants pronostiquaient une hausse des prix dans les mois à venir. Ils sont désormais 72% (un chiffre stable depuis février dernier), ce qui entérine peut-être la fin de leur scepticisme quant à la valorisation de l’immobilier parisien alors même que les données liées aux transactions réellement effectuées ne correspondent pas à cette perception subjective. Ainsi, malgré les divers bouleversements géopolitiques et économiques qui ont ébranlé le pays au cours des 6 derniers mois et les évolutions du marché notamment dans certaines agglomérations, l’immobilier apparaît toujours comme une valeur sûre aux yeux des Français, qui sont loin de pronostiquer un effondrement de ce marché.
Des Français conscients de l’augmentation des taux d’intérêt des prêts immobiliers
Depuis début 2022, les taux d’intérêt pratiqués par les banques connaissent à nouveau une augmentation, après avoir atteint des valeurs historiquement basses au cours des dernières années. Les Français ont-ils perçu ce nouveau facteur ? Oui, en grande majorité. En effet, 81% d’entre eux rapportent que ces taux ont augmenté au cours des derniers mois, quand seuls 6% pensent qu’ils ont baissé. À noter que les habitants de grandes agglomérations, et a fortiori de l’agglomération parisienne, sont moins sensibles à cette augmentation que les habitants de zones plus rurales. Et à l’avenir, 80% des Français anticipent que les taux vont continuer leur hausse dans les prochains mois.
La manière dont les Français perçoivent le marché immobilier est assez claire : une hausse des prix qui persiste, malgré la hausse (identifiée) des taux d’intérêt. Une perception générale de hausse qui n’est pas pour faciliter l’achat d’un bien… Aussi, les Français parviennent-ils toujours à s’imaginer investir dans la pierre ?
Des projets immobiliers toujours vivaces
Les Français rapportent autant de projets immobiliers qu’en février dernier. Le climat d’inquiétude actuel quant au pouvoir d’achat des Français semble donc ne pas avoir d’emprise sur leur appétence pour investir dans la pierre, et ce, malgré leur perception d’une hausse des prix et des taux. Aujourd’hui, plus de 3 Français sur 10 (32%) indiquent avoir comme projet d’acheter un bien. Parmi ces acheteurs potentiels se distinguent les acheteurs « probables » (18% des Français) et les acheteurs « certains » (14%). La part de projets présentés comme « certains » connaît une étonnante stabilité, ayant varié uniquement entre 14% et 15% 4 depuis le début du baromètre – peut-être parce que ces projets sont davantage guidés par des trajectoires personnelles que par les conjonctures économiques du moment. Alors que l’attrait de l’investissement locatif était mesuré au même niveau que celui de la résidence principale en février dernier, cette dernière repasse en première position parmi les projets les plus convoités (22% des Français), devant l’investissement locatif donc (19%), et l’acquisition d’une résidence secondaire (14%). Interrogés sur l’obstacle à l’achat le plus important à leurs yeux, les Français citent d’abord le prix d’achat puis les taux d’intérêt bancaires, et enfin, l’apport demandé. Néanmoins, la question est loin d’être consensuelle car les avis sont relativement partagés : 44% citent le prix d’achat, 34% les taux et 21% l’apport. Une hiérarchie encore moins nette chez les acheteurs potentiels eux-mêmes : 36%, 35% et 28% respectivement. Ainsi, aux yeux des acheteurs potentiels, des prix élevés et des taux élevés agissent autant l’un que l’autre comme des freins à l’achat. Outre le projet immobilier, l’âge apparaît comme une variable particulièrement forte en témoigne par exemple une surreprésentation des moins de 35 ans déclarant plus que les autres craindre qu’on leur demande un apport élevé (26%).
Aussi, face à la hausse des taux à venir, les Français sont divisés quant à la stratégie à adopter : une minorité préférant acheter au plus vite (26%) quand une majorité relative (43%) préférerait au contraire temporiser en attendant une baisse des taux. Près d’1/3 des Français quant à eux (31%) indiquent que cette hausse des taux n’affecterait pas le calendrier de leur éventuel projet. En revanche, chez les acheteurs « certains », déjà engagés dans un processus d’achat ou en passe de l’être, le réflexe est au contraire d’acheter au plus vite pour la majorité d’entre eux (55%).
Les centres-villes, moins convoités que par le passé ?
En mai 2021, à un moment où la crise sanitaire et les restrictions gouvernementales duraient depuis plus d’un an, nous avions mesuré les souhaits des Français en matière de lieu de vie. Aujourd’hui en septembre 2022, alors que les restrictions et l’omniprésence de la crise sanitaire apparaissent plus lointain, les souhaits et idéaux des Français en matière de logement semblent n’avoir pas changé ou très peu. Comme l’an dernier, on préfère nettement la maison (82%) à l’appartement (18%). Comme l’an dernier, 45% des Français montrent un intérêt pour la possession d’une résidence secondaire, dans laquelle ils souhaitent se rendre de manière occasionnelle plutôt que régulièrement. Les 55% restants eux, se contenteraient d’une unique résidence principale. Comme lieu de vie, les Français privilégieraient les espaces peu urbanisés (campagne, mer ou montagne) pour 52% d’entre eux. Les autres préfèrent la ville, soit en banlieue (27%), soit en centre-ville (21%). Par rapport à mai 2021, les centres-villes attirent moins (-7 points), au profit des périphéries (+5 points).
Interrogés sur les principaux critères de choix d’une résidence principale, les Français mentionnent globalement les mêmes qu’en mai 2021 : ainsi la présence d’un espace extérieur reste le critère prioritaire, la proximité des commerces et l’isolation thermique complètent le podium des points d’attention pour près de la moitié des Français. Deux différences 5 notables par rapport à la dernière mesure : d’une part, à l’heure où le télétravail semble être véritablement entré dans les mœurs pour beaucoup de Français, la proximité du lieu de travail apparaît comme moins essentielle qu’auparavant (-9 points). D’autre part, la qualité de la connexion Internet n’apparaît plus comme un critère de premier plan (-13 points) : soit parce que les Français accordent aujourd’hui moins d’importance à leur connexion qu’en période de restrictions de déplacement, soit parce que la connexion est devenue un essentiel, une évidence, ne méritant plus d’attention particulière. A l’heure où l’urgence écologique a remplacé l’urgence sanitaire dans les discours, la proximité avec la nature (+4 points) ou celle avec leurs proches (+3 points) apparaissent pour les Français sensiblement plus importantes que l’an dernier
Enquête réalisée en ligne les 14 et 15 septembre 2022. Échantillon de 1 009 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille d’agglomération de l’interviewé(e)
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