Le littoral est-il devenu trop cher ?
Vous rêvez d’une maison au bord de la mer, les pieds dans l’eau transparente ? De la Méditerranée à l’Atlantique, les prix immobiliers du littoral français connaissent une hausse très importante, en particulier depuis la pandémie. Petit tour d’horizon d’un littoral souvent devenu inaccessible.
29 novembre 2022
Des prix en hausse sur tout le littoral
Le marché immobilier du littoral français se porte bien. L’été dernier, la FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier) relevait une croissance de 13 % des prix immobiliers sur un an dans les stations balnéaires. Deux ans après le premier confinement, les prix avaient augmenté de près de 25 % sur l’ensemble du littoral.
Les notaires de France précisent que si les prix sont en augmentation depuis plusieurs années, l’année 2021 apparaît comme la plus importante en termes de croissance des prix immobiliers dans les stations balnéaires. Le prix moyen sur le littoral s’élève à 4 500 euros par mètre carré, soit 50 % de plus que le prix moyen en France…mais bien moins que le prix dans les métropoles.
Les raisons de l’augmentation des prix du littoral
Il existe mille et une raisons à la croissance des prix immobiliers sur le littoral :
- Rêve d’une maison de vacances que l’on concrétise rapidement, compte tenu de l’incertitude ambiante et de l’envie de profiter de la vie sans attendre, après la pandémie.
- Changement de vie porté par le phénomène du travail hybride et des résidences semi-secondaires semi-principales. 3 jours par ici, 4 jours par là, les travailleurs nomades profitent de plusieurs points de chute.
- Envie de profiter d’une maison avec jardin près de la nature, par opposition aux appartements en copropriété des grandes villes.
- Arrivée d’une classe d’âge en retraite qui vend à très bon prix le grand appartement familial en centre-ville pour garder un pied-à-terre dans une métropole et vivre au grand air le reste de l’année.
Aucun acheteur potentiel ne semble inquiet par le réchauffement climatique, la montée des eaux et le fait de se retrouver les pieds dans l’eau plutôt qu’au bord de l’eau. Pourtant, le recul du trait de côtes pourrait engloutir entre 800 millions et 8 milliards d’euros de valeur immobilière, d’après le Cerema (centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).
Les disparités régionales sur l’immobilier du littoral
Certaines stations balnéaires sont privilégiées. Ainsi, les communes du littoral de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur atteignent un prix immobilier moyen de 5 500 euros / m2. Elles sont suivies par la celles de la région Nouvelle-Aquitaine avec 5 300 euros / m2.
Le littoral du Nord-Ouest de la France, plus accessible, connaît pourtant des croissances fortes :
- le littoral de Normandie voit ses prix grimper de 30 % depuis deux ans ;
- celui des Hauts-de-France de 23 % ;
- le littoral breton de 15 %.
La notoriété d’une station balnéaire conduit à une explosion des prix :
- En Bretagne, les 3 communes les plus chères sont l’Île-aux-Moines (6 253 €/m²), La Trinité-sur-Mer (6 200 €/m²) et l’Île-de-Bréhat (5 901 €/m²).
- En Normandie, le trio de tête est constitué de Deauville (6 379 €/m²), Benerville-sur-Mer (5 285 €/m²) et Tourgéville (5 200 €/m²).
- Dans les Pays de la Loire, les 3 communes les plus chères sont La Baule-Escoublac (6 412 €/m²), Pornichet (5 844 €/m²) et l’Île-d’Yeu (5 697 €/m²).
Par effet de cascade, les communes voisines des stations prisées voient également leurs prix augmenter.
Un littoral trop cher pour les habitants !
Si ces augmentations font le bonheur des agences immobilières et des vendeurs, elles compliquent sérieusement le quotidien des habitants à l'année dans certaines communes. Les salaires et le pouvoir d’achat dans ces petites villes de bord de mer sont plus faibles que dans les grands centres urbains.
Pour les maires, la politique du logement devient un véritable casse-tête. En effet, près d'un logement sur deux sur le littoral est une résidence secondaire. La situation est telle que les habitants se révoltent, notamment en Bretagne.
Certains élus de stations balnéaires tentent d’endiguer le phénomène des achats immobiliers touristiques et de la location saisonnière. Par exemple, à Saint-Malo, la mairie a instauré un quota de locations saisonnières par quartier. Au Pays basque, une association milite pour le statut de résident basque après plusieurs années de vie sur place. La mise en place de bail réel solidaire permettant d’être propriétaire de la maison mais pas du terrain pourrait voir le jour.
Si le parisien est souvent montré du doigt comme responsable de tous les maux, ce n’est pas toujours le cas. Ainsi, en Bretagne, 71 % des biens sont toujours achetés par des personnes de la région…
Si vous êtes propriétaire d’un bien immobilier sur le littoral, veillez à effectuer une estimation immobilière récente et sérieuse avant tout projet de vente. Vous pourriez être surpris !
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